Singuliers pluriels…
Le premier ministre Edouard Philippe l’a annoncé : pas d’utilisation de l’écriture inclusive pour les membres du gouvernement ! Si l’ancien Maire du Havre admet bien la féminisation des titres et fonctions (comme Madame la Maire) il récuse – pour raison d’intelligibilité – l’inclusion du féminin entre deux points à l’intérieur des mots au pluriel (agriculteur.rice.s, étudiant.e.s) . Pourtant, en 2015, le haut conseil à l’égalité entre les Femmes et les Hommes préconisait vivement cette adaptation au sein du Guide pour une communication publique sans stéréotype de sexe, et nous intimait de : « le faire vivre (ce guide) pour faire de l’égalité des entre les femmes et les hommes une réalité pour toutes et tous ». Prônant l’idée que les manuels scolaires sont le reflet d’une société, et de son évolution, Hatier sortait en mars dernier son « Questionner le Monde » qui féminise tous les noms. Et parce qu’elle ne concerne pas que les élèves de C.E.2, la règle de l’élargissement du féminin dans la langue française continue à faire débat au sein du gouvernement comme sur la toile… #ecritureinclusive
Liberté éditoriale ou référencement naturel ?
Au-delà du positionnement de notre communication, et bien sûr, de notre liberté de prôner l’intelligible ou le non sexiste… l’écriture inclusive pose la question, de manière moins anecdotique qu’il n’y paraît, du référencement de ces singuliers pluriels. En effet les algorithmes de Google favorisent la visibilité de nos articles à travers la définition et la pertinence de mots clés : qu’en est-il du référencement naturel des mots-clés en écriture inclusive et de leur intelligibilité au regard des moteurs de recherche ?
Premier constat, mettre des points entre les lettres d’un mot créée des problèmes aux logiciels de synthèse vocale. C’est donc d’abord l’accessibilité aux personnes en situation de handicap qui est entachée…
Côté référencement, une simple comparaison sur Google fait vite la preuve qu’en matière d’écriture inclusive ce n’est pas le féminisme qui gagne ! Tapons Citoyens engagés dans le champ de recherche , considérant que le masculin fait ici la preuve de sa neutralité, nous voici avec 2 millions de résultats, dont les 10 premiers font émerger des sujets sur… l’engagement politique, provenant principalement de sites d’actualités.
Googlelisons maintenant l’expression « citoyen.ne.s engagée.e.s ». Notons qu’aucun résultat similiaire n’est à recouper, et surtout, qu’une quasi-totalité de résultats rédigés en écriture inclusive a étté obtenue. Quant aux sujets … ils traitent d’abord d’engagement solidaire ou féminin . De là à penser que la femme , de nature douce et réservée, serait plus encline à soigner les blessés qu’à prendre part au combat il n’y aurait qu’un pas…
En réalité, pour obtenir des résultats pertinents, le mieux est d’écrire « citoyens citoyennes engagés » pour avoir les dix premiers liens sur l’engagement citoyen. Ce qui engage le rédacteur web à décliner tout substantif au féminin quand il rédige ses articles … Ce qui ,au passage, fera également plaisir au correcteur automatique d’orthographe.
Au final, le référencement naturel de l’écriture inclusive ciblerait les internautes qui pratiquent les nouvelles règles de féminisation de la langue française… C’est à dire qui ? Des communicants d’organisations non lucratives ? Certains services de l’état (pas tous) Moi ? Je l’avoue, jamais je ne penserais à inclure le féminin dans un champ de recherche alors que je le prône dès que je rédige une ligne … Lecteurs, lectrices, allez savoir !
Bel article, frappé à l'aune du pragmatisme ! Les adorateurs du point milieu ont oublié de prendre en compte le référencement naturel et les usages numériques. D'autre part, certaines applications de l'écriture inclusive, notamment dans les domaines juridique et littéraire, ne sont tout simplement pas praticables : http://www.fortissimots.com/actualite/items/jai-teste-pour-vouslecriture-inclusive.html